L'équipe du CRA-LR a publié un article recherchant s'il existe un lien entre des polluants environnementaux et l'autisme chez l’enfant.

Association entre la proximité résidentielle aux cultures agricoles et les comportements adaptatifs chez les enfants avec un trouble du spectre autistique de la cohorte française ELENA.

L'influence de l'exposition aux pesticides sur l'expression clinique des enfants atteints de TSA n'est pas connue. L'objectif de cette étude était d'analyser les associations entre la proximité résidentielle précoce aux parcelles agricoles, proxy de l'exposition aux pesticides et les comportements adaptatifs chez les enfants atteints de TSA. Les enfants atteints de TSA ont été recrutés dans la cohorte française de l'Etude Longitudinale de l'Enfant avec Autisme (ELENA). Les comportements adaptatifs ont été évalués à l'aide de la deuxième édition de l'échelle Vineland Adaptive Behavior Scales (VABS-II). Les sous-scores de communication, d'aptitudes à la vie quotidienne et de socialisation à l'inclusion dans la cohorte ELENA ont été pris en compte. L'exposition résidentielle aux parcelles agricoles a été estimée par la superficie des parcelles dans un rayon de 1000 m autour des habitations. Nous avons utilisé des modèles de régressions linéaires multiples pour étudier les associations entre l'exposition aux parcelles agricoles pendant la grossesse (n = 183), les deux premières années de vie (n = 193) et les comportements adaptatifs des enfants atteints de TSA. L'âge moyen (écart-type) des enfants au moment de leur inclusion dans la cohorte ELENA était de 6,1 (3,5) ans, 39 % d'entre eux présentaient une déficience intellectuelle (DI). Le score moyen de communication était de 73,0 (15,8). En moyenne, les parcelles agricoles couvraient 29 (27)% de la surface formée par le rayon de 1000m autour des habitations. Chaque augmentation de 20% de la superficie des parcelles agricoles était associée à une diminution significative du score de communication à la VABS-II chez les enfants sans DI pour les périodes de grossesse (β = -2,21, 95%CI : 4,16 à -0,27) et des deux premières années de vie (β = -1,90, 95%CI : 3,68 à -0,11). Aucune association n'a été retrouvée dans la sous-population des enfants avec DI. Cette étude ouvre des perspectives pour de futurs travaux visant à mieux comprendre les phénotypes du TSA.

Lire l'interview de Jeanne ONGONO dans "Parole de chercheuse" publié sur le site de la cohorte ELENA

Référence